Pour des examens indépendants de l’éducation nationale pour les élèves dans le primaire et le secondaire

LE SYSTÈME DES EXAMENS DANS L’ÉDUCATION NATIONALE APPARAIT MÉDIOCRE

L’enseignement primaire et l’enseignement secondaire ont évolué, continuent à le faire (réforme des collèges, réformes des programmes, etc.) et ce mouvement ne s’arrêtera pas demain… Les raisons de ces changements sont diverses et l’objet de cet article n’est pas de se livrer à une analyse critique sur les contenus et la pédagogie ou le contexte dans lequel évoluent des élèves.

Une des questions posées aujourd’hui porte sur les résultats obtenus. Les résultats des jeunes  Français dans les classements internationaux (par exemple le classement PISA : Programme international pour le suivi des acquis des élèves de l’OCDE) sont de plus en plus médiocres. La mauvaise maitrise de la langue française d’une part des étudiants entrants en première année d’université est dénoncée par un grand nombre d’universitaires depuis des années.

Ces résultats médiocres sont décevants compte tenu de l’importance du budget de l’éducation nationale. Il semble nécessaire :

  • d’une part, des changements à conduire pour redresser la situation durant les 15 ans de scolarité, des 3 ans aux 18 ans des jeunes, et,
  • d’autre part, de changer la mesure des résultats des élèves.

Il existe aujourd’hui dans l’enseignement secondaire deux examens généraux : le brevet des collèges et le baccalauréat[1]. Ces examens ont des taux de reçus très importants, par exemple 87,9% des lycéens ont obtenu le bac 2014[2]. Ceci implique deux conséquences.

  • La mesure du niveau atteint par les collégiens, puis par des lycéens se jauge au niveau des mentions accordées. 46% des bacheliers ont eu en 2014 une mention assez bien, bien ou très bien.
  • Ils ne constituent pas une condition à la poursuite des études en lycée[3] ou dans l’enseignement supérieur (à condition d’avoir obtenu le bac).

Plus de 77% d’une classe d’âge a validé un bac en 2014.

Ce système relève d’une manière douce d’appréhender la réalité des niveaux des élèves. Il a l’immense mérite de satisfaire une majorité des jeunes et des familles (c’est-à-dire des citoyens) :

  • par une estimation des élèves restant assez floue (donc où les mauvais résultats ne sont pas exagérément choquants) et
  • par une possibilité de « rédemption » (de rattrapage) après un « passage à vide » pour les élèves concernés.

Mais, il ne traduit pas assez la réalité et conduit à une sélection par l’échec dans la poursuite des études en particulier dans l’enseignement supérieur (en particulier en premier cycle).

IL FAUT RÉFLÉCHIR À UN CHANGEMENT DANS LE CONTRÔLE DES CONNAISSANCES

Un examen à la fin du primaire manque[4]. Son but ne serait en aucun cas de barrer l’entrée en 6ème, mais d’acter des lacunes à combler pour mettre en œuvre toutes les dispositions de mise à niveau pour une scolarité réussie au collège.

Les examens en fin de collège et de lycée semblent bien positionnés.

La manière dont se passent les examens actuellement pose problème. Le contrôle du système éducatif par lui-même semble conduire à organiser une réussite assez uniforme selon les académies et les établissements. Les taux de réussite au bac ont progressé ces dernières années au travers des instructions données dans les Académies pour obtenir tel ou tel résultat.

L’objectif politique de 80% de jeunes d’une classe d’âge au niveau bac a même été dépassé en imposant la généralisation du bac pro et en fixant des objectifs de réussite au bac aux acteurs locaux. Cette méthode a atteint son but, mais conduit plus de 100 000 par an à un échec universitaire.

EN RÉSUMÉ, IL FAUT RESPECTER LE PRINCIPE SELON LEQUEL « ON NE PEUT À LA FOIS ÊTRE JUGE ET PARTIE »

IL FAUT CONFIER LA RESPONSABILITÉ DES EXAMENS A DES OPÉRATEURS INDÉPENDANTS DE L’ÉDUCATION NATIONALE.

Il semble nécessaire de revoir le système des examens :

  • En fixant trois paliers : entrée en 6ème, brevet et bac.
  • En respectant le principe d’examen à vocation nationale.
  • En confiant l’organisation des examens à des acteurs indépendants de l’Éducation nationale.
  • En introduisant pour une part de nouvelles méthodes d’examen avec des outils numériques.

Cet (ou ces) acteur(s) en charge des examens pourrait être public, voire privé.

Par exemple, le baccalauréat pourrait être organisé par des établissements d’enseignement supérieur (dont les universités) destinés à recevoir les reçus au bac.

Les opérateurs des examens évalueraient le niveau de connaissances et de compétences à partir de référentiels d’objectifs donnés par l’éducation nationale. Cette définition plus claire des objectifs est l’une des clés du progrès à promouvoir. Cette notion s’ajoute à celle plus générale de programme. Les programmes sont des conditions nécessaires, pour atteindre des acquis indispensables.

Par exemple, les objectifs en fin de 7ème pourraient être simplement de savoir lire, écrire compter, surfer sur internet et concevoir des projets personnels et en équipe. Ceci reste à définir dans le détail bien entendu.

LES RÉSULTATS DES EXAMENS VIENDRAIENT S’ADDITIONNER AUX RÉSULTATS DU CONTRÔLE CONTINU destinés à estimer d’autres éléments à prendre en compte : contrôles réalisés en classe, sérieux dans le travail, assiduité, respect de la discipline, conduite de projet par l’élève, capacité de travail en équipe, expression orale, participation à la vie de la classe, etc.

Le but de la mise en place d’une organisation indépendante des examens est de mesurer plus sincèrement le niveau auquel sont arrivés les élèves, collégiens et lycéens, afin de traiter les problèmes éventuels liés tant aux retards qu’au cas de précocité constaté.

L’EXISTENCE D’EXAMENS GÉRÉS INDÉPENDAMMENT DE L’ÉDUCATION NATIONALE SERAIT LE MOTEUR D’UNE ÉVOLUTION DES PRATIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

Cette clarification des modes de contrôle aurait entre autres conséquences d’induire des changements dans les pratiques d’enseignement afin d’arriver à une progression générale du niveau des élèves, collégiens et lycéens pour parvenir à de meilleurs taux de réussite aux examens. Il s’agit de combiner les améliorations imposées par le haut (examens) et celles menées au niveau du terrain (programmes, objectifs, pédagogie).

[1] Les CAP ET BP de l’enseignement professionnel ne sont pas pris en compte dans cet article.

[2] Pourcentage de reçus au bac 2014

Série % de reçus
Générale 90,9 %
Technologique 90,6 %
Professionnelle 81,9 %

 

[3] Ne pas valider son brevet des collèges n’empêche pas d’entre en classe de seconde.

[4] Un examen d’évaluation des élèves en fin de 7ème manque depuis la suppression de la très discrète évaluation en 6ème par M. PEILLON.

Description de l'auteur

0 réponse to “Pour des examens indépendants de l’éducation nationale pour les élèves dans le primaire et le secondaire”

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Required fields are marked *

*


Inscrivez-vous à la newsletter de www.blog-republique.fr

  • Une seule newsletter par mois
  • Pas de spam
  • Votre adresse email ne sera jamais divulguée